La conférence nationale sur la politique de santé n’en fini de s’enliser dans des problèmes de forme, de démarche et de procédure. Les pratiques exclusivistes des initiateurs de cette conférence ont encore une fois déclenché la réprobation des partenaires sociaux, de certaines associations de malades, auxquels s’est associé le conseil de l’ordre des médecins. La conférence de wilaya organisée au niveau de l’école paramédicale d’Hussein–Dey le 17 février 2011 a essuyé le même boycotte que l’édition nationale du 05 février 2011 organisée au niveau du club des pins. L’opacité, l’absence de concertation du ministère de la santé et de la reforme hospitalière dans le traitement de ce dossier ont tôt fait de mettre l’ensemble des partenaires sur une position défensive. Le manque de lucidité et de réalisme des cercles de décision leur font oublier que des chantiers aussi importants que la loi sanitaire ou la refonte du système de santé nécessite avant tout l’adhésion la plus large des acteurs sur le terrain, les situations défensives induites par ces comportements archaïques forment le premier obstacle à tout processus de changement. Il est universellement admis qu’une reforme quelqu’elle soit nécessite une approche participative et partenariale, aussi le renforcement des capacités des partenaires s’impose comme une condition sine qua non de succès du chantier entrepris. La volonté affichée du ministère de la santé à disqualifier, à marginaliser les partenaires sociaux va induire immanquablement des résistances des acteurs sur le terrain. Sauf a vouloir que les choses restent en l’état les pouvoirs publics doivent s’affranchir de ce paternalisme aveugle, les acteurs sur le terrain ont besoin de « savoir pour agir », une appropriation des reformes par les partenaires est un gage de réussite certain.
Pourquoi une conférence nationale sur la politique de santé ? Pourquoi une nième reforme de la politique de santé? Pour aller vers quoi ? Sont autant de questions qui doivent trouver réponses dans un cadre concerté afin que ce genre de conférence ne soit pas vécu comme une brimade par ceux qui portent à bout de bras la santé publique dans notre pays. Analystes, usagers et professionnels de santé s’accordent à dire que le département santé dans notre pays souffre d’une crise endémique. Des moyens colossaux, un potentiel humain appréciable, un excellent maillage infrastructurel du pays, tout cela pour aboutir à une prise en charge des plus médiocre. Les changements structurels et organisationnels à apporter à travers une refonte du système de santé gagneront à être le fruit d’une identification à travers un audit mené, par un organisme indépendant, des effets déviants qui minent aussi bien le management que l’organisation sanitaire proprement dite. La transparence, l’approche partenariale et participative sont autant de vertus que le ministère de la santé doit intégrer dans sa propre pédagogie faute de quoi les frondes des professionnels de santé, les protestations récurrentes seront un obstacle et, non des moindres, à tout processus de changement.
En attendant……………………et pour dénoncer l’opacité qui entour ce projet de refonte du système de santé les professionnels de santé a travers leurs organisations syndicales respectives ont appelé à un sit in le mercredi 23 février 2011 à 11h00 au CHU Mustapha Pacha. D. GUEDDOUM
